Sciences
Plus de panique que de mal au Pérou après la chute d'une météorite
Des scientifiques ont écarté tout risque de radiation lié à la chute d'une météorite près de Caranca (sud-est), un petit village du Pérou, alors qu'une soudaine recrudescence de cas de nausées et de maux de tête au sein de la population a provoqué un vent de panique.
"Nous avons pu observer, grâce à des équipements de précision, qu'il n'y a aucune radioactivité", a déclaré à l'AFP Renan Ramirez, ingénieur de l'Institut péruvien de l'énergie nucléaire (IPEN), qui s'est rendu sur les lieux de l'impact qui s'est produit samedi près de Caranca, un petit village du département de Puno (sud-est), à quelques encablures de la frontière avec la Bolivie.
Depuis, au moins 200 personnes, affectées par divers troubles somatiques, tels que nausées et vomissements, ont requis des soins médicaux, a déclaré Nestor Quispe, le maire de la ville voisine de Desaguadero.
Selon Renan Ramirez, les malaises ont peut-être pour origine le dégagement de gaz tels que des sulfures, de l'arsenic et autres éléments toxiques produits par la collision.
"Il s'agit d'un météore conventionnel qui au moment du choc a engendré des gaz par la fusion avec des éléments terrestre", a précisé M. Ramirez.
Ces affections semblaient en effet provoquées par une "étrange odeur" émanant du cratère de 30 mètres de diamètre et 6 mètres de profondeur laissé par la météorite, a déclaré Jorge Lopez, directeur départemental de la santé, à la radio péruvienne RPP.
"De l'eau bouillante a commencé à sortir du cratère et on a trouvé des particules de roche et de la cendre aux alentours. Les riverains sont très préoccupés", a-t-il affirmé.
D'autant que sept policiers, qui s'étaient rendus sur place, avaient à leur tour manifesté des troubles similaires, avant d'être placés sous assistance respiratoire et hospitalisés.
A l'approche des lieux, M. Jorge Lopez a dit avoir personnellement ressenti une irritation du pharynx et des picotements dans les fosses nasales en dépit de son masque de protection.
Aucun cas d'affection grave n'a jusque-là été constaté, a assuré M. Lopez en signalant qu'un poste médical avait été spécialement ouvert à Caranca, et prévenu que les personnes affectées seraient examinées d'ici trois à six mois, par précaution.
La météorite, en s'écrasant, a également provoqué un tremblement de terre et un début de panique dans cette région rurale. Des témoins de la chute de la météorite ont raconté avoir vu une "boule de feu dans le ciel", pensant à un avion en flammes, une hypothèse rapidement exclue par les autorités.
L'ingénieur Ramirez a également écarté l'idée que l'objet puisse être un satellite qui n'aurait pas manqué d'émettre alors des "radiations et de contaminer la zone".
"En Caranca, on panique, il y a une grande peur car les habitants ont peur que d'autres objets puissent encore tomber de l'espace", a affirmé M. Quispe à l'AFP, ajoutant que les paysans redoutaient des séquelles et se plaignaient de rougeurs cutanées.
Selon le maire de Desaguadero, des agriculteurs des environs ont constaté que le bétail et la volaille présentaient "un comportement étrange et ne voulaient pas manger".
Quant aux autorités de l'Institut géophysique de l'Université de San Agustin de Arequipa, département voisin de Puno, elles ont demandé à la population de conserver son calme, soulignant qu'une situation de psychose collective risquait surtout d'émerger.
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/sciences/20070919.SCI2233/plus_de_panique_que_de_mal_au_perou_apres_la_chute_dune.html
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